La France renonce au déploiement national de l’initiative 'OUI PUB'

Le gouvernement français a décidé de ne pas généraliser au niveau national le dispositif 'Oui Pub' pour la publicité non adressée. Cette décision fait suite à une évaluation mitigée du projet pilote, lancé en septembre 2022 dans 14 régions volontaires. À partir du 1er mai 2025, le dispositif classique 'Stop Pub' s'appliquera à nouveau sur l’ensemble du territoire français.
L’expérimentation 'Oui Pub' est née de la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, sur recommandation de la Convention citoyenne pour le climat. Ce système a inversé la logique classique de la distribution de publicité : au lieu de refuser les imprimés publicitaires via un autocollant 'Stop Pub', les citoyens devaient désormais donner leur accord explicite en apposant un autocollant 'Oui Pub' sur leur boîte aux lettres. L’objectif était de réduire le gaspillage de papier tout en comparant l’impact environnemental et socio-économique de la publicité papier et numérique.
Résultats mitigés et préoccupations économiques
Bien que les régions test aient effectivement constaté une diminution du gaspillage de papier, une tendance similaire a également été observée – dans une moindre mesure – dans le reste du pays. Les annonceurs ont opté pour la publicité numérique, mais cette transition ne s’est pas révélée systématiquement plus écologique. En effet, les campagnes numériques génèrent également d'importantes émissions de gaz à effet de serre. En outre, certains consommateurs – notamment ceux moins à l’aise avec le numérique – ont trouvé le système contraignant.
“Compte tenu des résultats mitigés et de la pérennité du secteur publicitaire, il n'est pas opportun de généraliser le système par voie législative”, déclare le ministère de la Transition écologique. Le gouvernement français souligne également le contexte économique difficile pour les entreprises impliquées dans la production et la distribution de ces supports publicitaires.
Réactions contrastées
La décision a suscité des réactions mitigées. Le Cercle d’Alliés, une fédération d’entrepreneurs locaux, salue la décision, y voyant 'un retour à la raison' qui cède la place à une communication équitable pour les entreprises locales et le maintien d’une industrie papetière française souveraine.
En revanche, le collectif Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) déplore cette décision, qu’il considère comme un recul en matière de politique environnementale. Il estime que cette décision va à l’encontre des objectifs de la loi climat.
Un équilibre entre environnement et économie
Avec cette décision, le gouvernement français adopte une approche prudente de la réglementation de la publicité imprimée, en cherchant un équilibre entre les enjeux environnementaux, économiques et communicationnels.